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L’édito du mois d’août : un nouveau challenge pour Servette

Seule la victoire est belle. Cette vérité appliquée dans les années septante par la seule Squadra Azzura semble aujourd’hui être le leitmotiv de presque toutes les équipes présentes au dernier mondial. Le Brésil et ses joyaux repus ont pu en faire la cruelle expérience.

Quelques coups francs provoqués par des fautes simulées professionnellement par les meilleurs joueurs de la planète ont souvent décidé du sort des rencontres. Pour d’autres, les fatidiques séries de penalties qu’on ne peut plus vraiment assimiler à un jeu de loterie ont figé pour l’éternité le tableau des résultats et le champion du monde.

Cette fête mondiale se termine un peu à l’image du monde actuel où la teneur exacte des mots doux de Materazzi prend pour certains médias autant d’importance que le résultat lui-même. Bien que le « tout un chacun » se soit découvert une passion footballistique le temps d’un mois, les championnats « du tiers-monde » tel que le championnat suisse ne devraient pas à priori engendrer d’intérêts débordants chez ces nouveaux supporters ponctuels du ballon rond.

Pour les grenats, l’aventure continue dans une nouvelle ligue où les budgets les plus élevés (Xamax, Vaduz) avoisinent ceux des équipes de troisième, voire de quatrième division des championnats voisins. La Super League et la Challenge League sont avant tout un tremplin pour des joueurs qui travaillent dur pour un avenir meilleur et plus lumineux à l’extérieur du pays.

A Genève, la frilosité des entreprises genevoises malgré le sérieux de la nouvelle équipe et les objectifs atteints ne permettent pas encore d’atteindre les budgets des clubs précités. L’espoir demeure néanmoins si on tient compte d’un bassin de population d’un demi million d’habitants et d’un stade magnifique. Tout est là pour déclencher le processus de la « gagne », ceci sans excès et surtout sans dettes.

Cela permet d’autre part aux dirigeants de privilégier la couleur locale. La continuité dans la lignée de la saison dernière reste de mise. Cela dit, c’est une chance pour les jeunes de la région tel Ratta, Esteban et Kusunga de continuer à s’aguerrir dans une catégorie supérieure. Ce choix autant économique qu’humain permettra-t-il à une équipe amateur déjà bien soudée de passer une étape supplémentaire ?

Certainement pas cette saison, mais est-ce vraiment l’essentiel ?