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L’édito du mois d’octobre : Ce magnifique stade de Genève ... tellement grand

Si c’est la vétusté du Stade des Charmilles qui a déclenché à Genève la volonté de construire un nouveau stade, c’est bien les contraintes imposées par l’UEFA pour l’Euro qui ont décidé de sa contenance.

Trois ans et demi après l’inauguration officielle contre Young-Boys, quelques commentaires sur cette magnifique enceinte qui me fait un clin d’œil chaque matin et chaque soir, comme certainement à quelques’uns d’entre-vous.

Côté pile ...

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4 juin 2006 : Stade de Genève ; Brésil - Nouvelle Zélande
Trois rencontres de préparation pour la Coupe du Monde en Allemagne se sont déroulées à Genève. Suisse-Italie, Brésil-Nvlle Zélande et Espagne-Croatie.

Quelle pelouse au monde peut se targuer d’avoir été foulée en quelques années d’existence par les équipes nationales de France, d’Italie , du Brésil, de l’Espagne, de l’invisible Mannschaft ou encore de l’Angleterre et de l’Argentine qui nous ont offert en novembre dernier une des plus belles rencontres jamais disputée à Genève.

Du côté des clubs, la liste est alléchante également : Juventus, PSG, les verts de Saint Etienne et tout récemment le Bayer Leverkusen de Tranquillo Barnetta. En 2007, cela devrait continuer avec pour commencer les rugbymen de Bourgoin qui pourraient disputer leur rencontre de Heineken Cup contre Munster, le champion d’Europe en titre, le 12 janvier à Genève.

Il ne faut surtout pas oublier que si le stade avait été construit à une échelle réduite, jamais Genève n’aurait pu proposer toutes ces rencontres.

Pile ou face ??

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31 mai 2006 : Stade de Genève ; Suisse-Italie.
En 2008, la Suisse jouera à Bâle ses trois matches qualificatifs. L’autre rencontre du groupe de la Suisse se déroulera à Genève.

Les trois rencontres de Championnat d’Europe 2008 qui s’approchent à grand pas ne seront pas forcément le rendez-vous des genevois. En soustrayant les places réservées à l’UEFA pour ses sponsors et les supporters des équipes concernées, les genevois auront toutes les peines du monde à s’offrir le sésame.

L’envie de se réjouir à l’image des initiateurs du comité « Vivement l’Euro 2008 » emmené par un des meilleurs ambassadeurs de notre cité, Michel Pont, est freiné par un battage médiatique des plus négatif : « 18 millions de francs pour 3 matches », « Police allemande en renfort », etc.

Le fait que l’équipe nationale jouera le même jour, voire à la même heure n’arrange pas les choses. Tant qu’à faire, autant "se battre" pour l’obtention de billets de matches de la Nati.

Coté face .... Servette

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4 mars 2006 : Sfc-Echallens
En moyenne, Servette attire entre 1’000 et 2’000 spectateurs. Pour les rencontres attractives, 4 à 6’000 supporters font le déplacement.

Un week-end sur deux, c’est Servette qui en profite ! la qualité des infrastructures et la vue imprenable ne peut compenser ces gradins désespérément vides. Un stade doit être plein ou presque pour que la fête réussisse. Les images TV en provenance de Sion ou Saint-Gall donnent aux actions de matches une autre dimension que celles en provenance de Berne, qui partage les mêmes problèmes que la cité de Calvin, ou Zurich avec son public populaire confiné derrière la piste d’athlétisme. Neuchâtel et son futur stade l’a compris. Cela dit, si on dégonfle les chiffres annoncés généreusement, Servette a attiré en Super League, à quelques exceptions près, que cinq à six mille spectateurs, soit un taux de remplissage de 20 % environ.

Quelle que soit la ligue dans laquelle les grenats évoluent, ce stade est bien trop vide et commence à peser sur les fidèles socios.

En conclusion ...

A première vue, la solution consistant à se déplacer à Carouge ou à Chêne ne ferait que diminuer encore le nombre de spectateurs. A défaut d’un généreux mécène et de quelques hectares à trouver dans le canton, il faudra donc bien s’habituer à des banquettes vides. Reste donc à Servette à flamber et à déplacer des montagnes avant de déplacer des foules .... En attendant, courage et patience !!

Il reste aussi à la Fondation, à la Ville et au Canton la charge de commercialiser au mieux ce stade afin de permettre aux genevois de goûter quelques fois l’an à des matches de qualité et, moyennant quelques travaux supplémentaires, de permettre d’organiser d’autres manifestations (concerts, etc.), à l’image de ce qui se fait au Stade de France, toute échelle confondue.

Avec un bassin étendu de près d’un million de personnes, le potentiel existe. Genève aime la fête, mais la grande fête seulement.